Il ny a rien de modeste autour de la
pomme de terre il sagit en effet de la deuxième culture en importance dans
le monde.
Que vous les préfériez
frites, en purée, bouillies,
farcies, gratinées ou au four, vous nêtes pas tout seul à aimer les pommes de
terre.
« Plus dun milliard de personnes
consomment des pommes de terre. Dans le monde entier, seul le blé dépasse la pomme de
terre comme source alimentaire, » indique John Vandenberg.
Cultivée sur une superficie de 378 000 acres, la
pomme de terre est la principale culture légumière du Canada : elle comptait pour
environ 33 % (519 millions de dollars) des recettes monétaires agricoles issues des
cultures légumières en 1997. La production annuelle est actuellement denviron
quatre millions de tonnes; la valeur des exportations (pommes de terre et produits à base
de pommes de terre) dépassait 490 millions de dollars en 1997.
La production mondiale augmente
régulièrement.
En 1996, elle était de 306 millions de tonnes, la Chine (50 millions de
tonnes) venant au
premier rang des pays producteurs. La demande pour les produits à base de pommes de terre
(en particulier les frites) alimente la croissance tant au Canada quailleurs dans le
monde (voir les articles ci-joints).
De bons revenus mais des coûts élevés
« La production de pommes de terre donne
dexcellents revenus, mais les coûts dexploitation et dimmobilisations
sont très élevés comparativement à dautres cultures, » souligne Clive
Schaupmeyer, spécialiste de la pomme de terre au ministère de lAgriculture, de
lAlimentation et du Développement rural de lAlberta à Brooks.
Les rendements typiques de 20 à 24 tonnes
lacre dans les systèmes irrigués du sud-est de lAlberta peuvent produire des
revenus bruts de 2 000 $ à 3 000 $ lacre; par contre, les immobilisations en termes
dinstallations de stockage, de matériel spécialisé et de système
dirrigation sont dau moins 6 500 $ lacre. Et lagriculteur qui
réussit à maintenir les coûts dexploitation à moins de 1 000 $ lacre peut
se compter chanceux. « Il faut donc bien étudier la question avant de se lancer dans la
production des pommes de terre, » affirme M. Schaupmeyer.
Au Canada, lÎle-du-Prince-Édouard vient
au premier rang des provinces productrices, avec 112 000 acres et une production annuelle
de 1,35 million de tonnes. Certains seront surpris dapprendre que le Manitoba occupe
le deuxième rang, tant pour la superficie ensemencée que pour la production. Une autre
surprise : la pomme de terre est en train de devenir une grosse affaire en Saskatchewan!
Les superficies ensemencées se sont multipliées
par dix au cours des cinq dernières années, indique Kevin Engel, directeur des ventes et
de la commercialisation de SPUDCO, une division de Sask Water, propriétaire du réseau
dirrigation de la région du lac Diefenbaker au sud de Saskatoon. (Dans
lOuest, la pomme de terre est habituellement cultivée sur des terres
irriguées.)
« Jévalue la superficie irriguée à 10 000 acres pour 1998, »
dit-il. « Notre
capacité dirrigation actuelle est de 15 000 acres de pommes de terre par
année. »
Des techniques de mise au point
Étant donné la croissance de la demande
internationale pour les produits à base de pommes de terre, les producteurs, les
chercheurs et le secteur font pression sur lagronomie afin de pouvoir profiter des
marchés internationaux. Le Nouveau-Brunswick, par exemple, vient de terminer un important
programme de vulgarisation en vue daider les producteurs à améliorer les
principales techniques de production.
« Lobjectif ultime est de faire en sorte
que les champs aient lair davoir été ensemencés à la main, mais
quils produisent des rendements élevés de pommes de terre de grande
qualité, »
indique Clair Gartley, directeur, Direction de la pomme de terre et de
lhorticulture, ministère de lAgriculture et de lAménagement rural à
Fredericton. La production du Nouveau-Brunswick pour 1998 est évaluée à 681 000
tonnes,
la plus forte des dernières années.
Une des principales difficultés auxquelles sont
confrontés les producteurs est la maîtrise des coûts de production, souligne Reg
Curle,
spécialiste de la pomme de terre au ministère de lAgriculture du Manitoba à
Carman. « Lescalade des frais variables pour la lutte contre les parasites et les
maladies comprime les marges bénéficiaires, » explique-t-il. « Les revenus bruts
semblent élevés jusquà ce quon réalise que les coûts des intrants
représentent à eux seuls au moins 1 000 $ lacre. »
Les producteurs sont toujours en train
dévaluer les avantages potentiels de la biotechnologie, affirme Peter
Boswall,
spécialiste de la pomme de terre au ministère de lAgriculture et de la foresterie
de lÎle-du-Prince-Édouard. Les toutes dernières variétés de pommes de terre
génétiquement modifiées résistent aux principaux insectes ravageurs et à deux virus
importants du point de vue économique. « Cette résistance combinée est une
caractéristique très attrayante pour les producteurs, » explique M.
Boswall. « Je
pense que les producteurs ensemenceront de plus en plus ces nouvelles variétés
résistantes. »
En Alberta, les producteurs attendent avec
impatience louverture des nouvelles installations de transformation dans les
régions de Lethbridge et de Taber. Lune est déjà en construction; des plans pour
lautre ont été annoncés.
« Afin dalimenter ces usines, notre
production devra monter en flèche et passer de 30 000 acres à plus de 50 000 acres en
très peu de temps, » indique Clive Schaupmeyer, du ministère de lAgriculture de
lAlberta. « Les producteurs investiront des millions de dollars afin de profiter de
loccasion. Lincidence sur le secteur albertain de la pomme de terre sera
considérable. »